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Voie de résilience n°7 : Généraliser l’agroécologie

En France, l'agriculture occupe plus de la moitié du sol métropolitain. Les pratiques agricoles constituent donc la plus grande force d’évolution des paysages, et de la biodiversité qu’ils abritent. L’intensification sans précédent de l’agriculture se manifeste aujourd’hui par un environnement profondément dégradé, une dépendance élevée à de nombreux intrants et une grande homogénéité des systèmes agraires. Les pratiques agricoles dominantes s’avèrent source de vulnérabilité et d’aggravation des menaces décrites dans ce rapport. L’adoption massive de pratiques agroécologiques est impérative pour renforcer la résilience des fermes et enrayer l’anéantissement de la vie sauvage.

État des lieux



Des agrosystèmes dégradés et très peu résilients



L'évolution des pratiques agricoles depuis le milieu du XXe siècle peut se résumer à trois grandes transformations. La plus visible d’entre elles est la destruction des éléments naturels du paysage. La deuxième est l’intensification des pratiques agricoles. La troisième est l’homogénéisation des cultures et l’agrandissement des parcelles.

Destruction des éléments naturels du paysage

Les éléments naturels ou semi-naturels du paysage ont fortement régressé. Le linéaire de haies est ainsi passé de 2 000 000 de kilomètres au début du XXe siècle, à 600 000 kilomètres dans les années 2000. La tendance ne s’est pas inversée : les haies et les bosquets ont encore perdu 24 000 hectares en moyenne par an entre 2006 et 2014. Les zones humides comptent aussi parmi les milieux naturels les plus menacés avec moins de 10 % en état de conservation favorable.

En haut : Une structure bocagère préservée à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Les haies et lisières fournissent un habitat à de nombreuses espèces animales et végétales.Crédits : Matthieu Debailleul, CC BY-SA, Wikimedia Commons. En bas : champs de céréales caractéristiques de la Beauce (Eure-et-Loir). Le paysage est très homogène et ne présente aucune diversité d’habitat.Crédits : droits réservés.

Un usage très intensif des intrants et des ressources

Les pratiques agricoles intensives développées au cours de la révolution verte dominent très largement :
- L’utilisation d’engrais minéraux est toujours excessive (voir voie de résilience n°11). Environ un quart de l’azote ainsi apporté aux champs est perdu et participe à la pollution des milieux aquatiques et à l’émission de protoxyde de diazote, un puissant gaz à effet de serre.
- Les surfaces irriguées ont été multipliées par trois depuis les années 1970, et représentent environ 6 % de la surface agricole (voir voie de résilience n°5). La multiplication des sécheresses pourrait inciter à poursuivre cette croissance.
- Enfin, la consommation de pesticides n’a jamais été aussi élevée, malgré les plans « Écophyto » et autres politiques mises en oeuvre. Ainsi, le « nombre de doses unités » (NODU), généralement utilisé par les autorités pour surveiller l’évolution de l’usage des pesticides, ne cesse de croître (Figure 23). Les ventes de produits phytosanitaires à usages agricoles ont encore bondi de 22 % entre 2017 et 2018.

Figure 23 : Indice de traitement phytosanitaire en Nombre de Doses Unités (NODU), moyenne triennale glissante.L’objectif du plan « Écophyto » lancé en 2008 était une diminution de moitié à l'horizon 2018.Source : Commissariat Général au Développement Durable (2018).

Une homogénéité des agrosystèmes à toutes les échelles

Comme toute production industrialisée, l’agriculture issue de la révolution verte est standardisée. Il en résulte une perte de diversité à toutes les échelles :


- À l'échelle de la parcelle, la diversité génétique a diminué avec le passage des variétés « populations » aux variétés modernes génétiquement homogènes (voir voie de résilience n°4).
- À l'échelle de la ferme, les rotations et les assolements se sont simplifiés (Figure 24). Environ 20 % des terres labourables sont concernées par des rotations de deux ans ou des monocultures. L’intégration de légumineuses dans les rotations – une pratique permettant de renouveler le niveau d’azote – est marginale : moins de 2 % des surfaces en grandes cultures en 2018.
- À l'échelle d'une région agricole, l'agrandissement et la spécialisation des exploitations ont conduit à une grande uniformisation (voir voies de résilience n°1 et n°6). Les systèmes de polyculture-élevage ont régressé au profit d’exploitations spécialisées.

Figure 24 : Évolution de l’indice de diversité des assolements en France entre 1970 et 2000. L’homogénéisation des couverts est associée à la simplification des rotations et à l’agrandissement des parcelles. Une note de 10 correspond à une diversité d’assolement élevée, tandis qu’une note de 1 correspond à une grande homogénéité des cultures. Source : Schaller (2012).

Des alternatives qui progressent, mais restent minoritaires

De nombreuses pratiques en rupture plus ou moins marquée avec le système conventionnel émergent : agriculture de conservation, agriculture biologique, agroforesterie, agroécologie, permaculture… La plupart vont dans le sens d’une agriculture plus résiliente, mais accordent des niveaux de priorité inégaux aux différentes menaces.

Par exemple, l’agriculture biologique gagne du terrain dans tous les territoires, à hauteur de 16 % par an à l’échelle nationale depuis 2015 . En 2019, les exploitations certifiées totalisent 7,5 % de la surface agricole française et 14 % de l’emploi agricole. Bien qu’en progression rapide, l’agriculture biologique reste minoritaire. Elle est d’ailleurs proportionnellement moins développée que chez la plupart de nos voisins européens (la France occupait en 2016 la 18e position en Europe).

Quels liens avec la résilience ?



Menaces associées : changement climatique, effondrement de la biodiversité sauvage et cultivée, dégradation et artificialisation des sols, épuisement des ressources énergétiques et minières

Éléments naturels du paysage

La destruction des éléments naturels réduit les niches écologiques et les ressources disponibles pour les espèces sauvages. Il en résulte une biodiversité sérieusement dégradée dans les milieux agricoles, défavorable à certaines fonctions essentielles comme la pollinisation ou la régulation des bioagresseurs. Les sols agricoles soumis aux pratiques agro-industrielles perdent peu à peu leur fertilité et leur biodiversité (voir dégradation et artificialisation des sols). La destruction des haies et des arbres de plein champ aggrave ce problème : réduction des apports de matière organique aux sols, de l’infiltration et de la rétention des eaux pluviales, plus faible protection contre l’érosion et les aléas climatiques.

Usage intensif des intrants

Les engrais minéraux sont devenus incontournables pour renouveler la fertilité des sols, or leur production se heurte à l’épuisement des énergies fossiles (voir voie de résilience n°11).

L’agriculture n’a plus aucune autonomie énergétique (voir voie de résilience n°3). La dépendance totale à la motorisation pour les travaux agricoles est une source de vulnérabilité dans un contexte de déclin de la production pétrolière mondiale.

Les fortes sécheresses consécutives au dérèglement climatique en cours pourront avoir des conséquences catastrophiques sur les récoltes si les systèmes agricoles ne réduisent pas leurs besoins en eau (voir voie de résilience n°5).

La dépendance aux pesticides devient problématique en cas de rupture d’approvisionnement ou d’apparition de variétés résistantes. L’utilisation massive des pesticides participe à la mort d’un nombre incalculable d’insectes, de plantes et d’autres êtres vivants non nuisibles aux cultures. On estime que moins de 0,1 % des molécules toxiques employées à l’échelle mondiale atteignent effectivement leurs cibles.

Homogénéité des agrosystèmes

L’homogénéité génétique des cultures les rend particulièrement sensibles aux stress environnementaux et aux bioagresseurs (voir voie de résilience n°4).

Le manque de diversité des assolements accroît les risques de développement de parasites. Par exemple, le blé tendre, était dans 17 % des cas précédé par un blé sur la période 2006-2009, ce qui favorise les adventices et maladies inféodées à cette culture et accroît la dépendance aux pesticides. Les rotations complexes, en plus de favoriser une meilleure résistance aux parasites, contribuent à réduire la dépendance aux engrais azotés car elles incluent des légumineuses.

Objectifs



Nous mettrons en avant dans ce rapport l’agroécologie, dont les principes et les objectifs répondent de manière pertinente à de nombreuses problématiques soulevées par les menaces décrites précédemment (Figure 25). L’agroécologie peut s’entendre comme l’application des savoirs issus de l’écologie – la science qui étudie les écosystèmes – à l’agronomie, dans le but de concevoir des systèmes agraires soutenables. Une transition agricole massive est impérative pour que l’agroécologie devienne le nouveau standard et renforce ainsi la résilience des exploitations.

Figure 25 : Les principes généraux de l'agroécologie, et quelques pratiques associées.Source : Solagro. Un des points clés de cette stratégie est la reconfiguration profonde des paysages agricoles dans le but de concilier au mieux production alimentaire et restauration de la biodiversité. Les arbres doivent reprendre la place qu’ils occupaient il y un siècle dans nos paysages agricoles. Les bois et espaces forestiers existants doivent être protégés : ils fournissent des espaces refuges pour la biodiversité, atténuent les conséquences du changement climatique, et contribuent de façon indispensable au stockage de carbone. Tous les scénarios du GIEC conduisant à une hausse de la température globale relativement limitée (inférieure à 2°C) incluent des stratégies de reforestation et d’afforestation. Les arbres constituent par ailleurs une source d’énergie locale et renouvelable qu’il est indispensable de développer face au déclin des énergies fossiles. Nous devons aussi adapter nos écosystèmes face à la pression accélérée du changement climatique. Dans les forêts exploitées, une attention particulière doit donc être portée au choix et à la diversité des essences.

Leviers d’action



LEVIER 1 : Réaliser un diagnostic des pratiques agricoles sur le territoire, et fixer des objectifs d’amélioration

La diversité des pratiques agroécologiques et l’absence d’un label ou d’un cahier des charges précis rendent complexes la réalisation d’un diagnostic détaillé sur le territoire, l’élaboration d’un plan d’actions ou le suivi des changements. Pour cela, les collectivités peuvent se référer à certains indicateurs complémentaires, plus faciles d’utilisation :
- L'agriculture biologique, qui répond à un cahier des charges incorporant plusieurs pratiques agroécologiques, et fait l'objet d'un suivi régulier ;
- Les labels de qualité sont également souvent associés à des pratiques agroécologiques ;
- L’indice de Haute Valeur Naturelle (HVN) développé par Solagro agrège des informations relatives à l’abondance des éléments paysagers d’intérêt écologique, à l’extensivité des pratiques agricoles et à la diversité des assolements. Facile à obtenir, il est en ce sens très utile pour donner une vision d’ensemble de la situation agro-écologique d’un territoire et des pistes d’amélioration.

LEVIER 2 : Sensibiliser, former et soutenir les agriculteurs dans le développement de l’agroécologie Le passage à l’agroécologie peut demander aux exploitants des modifications substantielles de leurs itinéraires techniques, l’acquisition de matériel spécifique, et une évolution de leur modèle économique. Des efforts soutenus de sensibilisation, de partage d’expériences et de formation sont indispensables. L'animation de cette démarche peut être déléguée à un acteur de terrain ou gérée en propre par la collectivité. Cette seconde option permet de faire le lien avec l’animation foncière. La collectivité peut aussi jouer un rôle dans l’obtention de financements pour acquérir du matériel, développer des filières de valorisation ou assurer la bonne rémunération des agriculteurs lors de leur période de transition.

Développée par l’association Solagro, OSAE (Osez l’agroécologie) est une plate-forme d'échanges extrêmement riche réunissant des témoignages d’agriculteurs, des fiches pratiques pédagogiques pour faire évoluer les systèmes agricoles, et des synthèses techniques thématiques. L'information, l'expérimentation et les échanges entre pairs sont des leviers efficaces pouvant être coordonnés par les collectivités.Parcourir la plate-forme.

LEVIER 3 : Protéger et développer massivement les infrastructures forestières et paysagères Les collectivités peuvent développer une stratégie de gestion forestière et paysagère associant les propriétaires fonciers, les exploitants agricoles, les sylviculteurs, et les organismes encadrant leurs activités. Il s'agit de :
- Réaliser un diagnostic détaillé de la couverture forestière et des boisements épars sur les exploitations agricoles (inventaire cartographié des haies, des alignements d’arbres et des arbres isolés dans les documents d’urbanisme) ainsi que de leur état de santé et de leur potentiel d’adaptation au changement climatique ;
- Mettre en oeuvre des protections réglementaires en demandant leur classement par arrêté préfectoral ;
- Fixer des objectifs quantitatifs (indice Haute Valeur Naturelle du territoire, linéaire de haies) et qualitatifs (adaptation des essences au changement climatique), échelonnés dans le temps. Les documents d’urbanisme comme le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) et les trames vertes et bleues peuvent être mobilisés en ce sens ;
- Appuyer le développement d’une filière bois-énergie responsable, et des systèmes collectifs de chaufferie (réseau de chaleur) là où les conditions sont favorables. Des chantiers participatifs de plantation de haies et une gestion comme « biens communs » de ces dernières permet de sensibiliser la population.

Dans l’Orne, la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Bois Bocage Énergie a été créée en 2006 autour d'un enjeu majeur : le maintien du bocage. Elle vise à valoriser la plantation de haies champêtres en se faisant l’intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs de bois-énergie. Plus de 20 collectivités du département approvisionnent ainsi leurs chaudières en combustible renouvelable local. Crédits : © Afac Agroforesterie LEVIER 4 : Encourager l’agriculture biologique et les productions sous label Les productions certifiées comme l’agriculture biologique, les Appellations d’Origine Protégée, les labels de qualité pour la viande, incluent à la fois le respect de certaines pratiques agroécologiques et bénéficient en même temps d’une reconnaissance établie facilitant les conversions et leur réussite économique. Pour la conversion à l’agriculture biologique par exemple, la Grille d'Analyse des Territoires, réalisée par le groupe de travail national « Eau & Bio », peut être mobilisée comme support de diagnostic et de concertation. Les résultats permettront d'affiner les actions et modes de communication les plus adaptés au territoire.

Commune de Saillans (Drôme). L’association Biovallée, qui regroupe trois communautés d’agglomération dans la vallée de la Drôme, vise à atteindre 80 % de surface agricole biologique d’ici à 2030. Le projet est lauréat de l’appel à projet Territoires d’innovation coordonné par la Caisse des Dépôts et Consignations. Crédits : © Noak CARRAU, Association Biovallée, tous droits réservés

Commune de Hautevilles-lès-Dijon (Côte-d’Or). Dijon Métropole vise à accroître le volume de production labellisée en agroécologie, en couvrant de 6 à 8 % de la demande locale en 2024 et 10 à 12 % en 2030. Le projet est lauréat de l’appel à projet Territoires d’innovation coordonné par la Caisse des Dépôts et Consignations. Crédits : Christophe Finot, CC BY-SA.

Bénéfices associés



Le développement de l’agroécologie permet de restaurer la biodiversité sauvage et cultivée ainsi que la diversité des paysages et des produits qu’ils peuvent offrir (chasse et cueillette). Il encourage la production de bois d’oeuvre et d’énergie renouvelable locale.

Obstacles


Intérêts divergents

L’agroécologie marque une rupture avec le modèle agro-industriel et son orientation productiviste. Elle cherche à réduire sa dépendance aux intrants et ses impacts sur les milieux, quitte à diminuer les quantités produites. Son développement se fait donc à l’encontre des intérêts d’acteurs économiques puissants comme les entreprises fournissant engrais et pesticides ou celles utilisant et transformant les matières premières agricoles. Or ces acteurs ont souvent un poids important dans les organismes locaux en charge du développement agricole comme les Chambres d’agriculture ou les coopératives, des intermédiaires indispensables pour les collectivités dans le cadre d’un projet de résilience alimentaire.

Difficultés économiques des agriculteurs

La transition vers des pratiques agroécologiques peut être une période économiquement difficile pour les agriculteurs dans un contexte de fort endettement et de faible pouvoir de négociation sur les prix. Les changements ne donnent pas toujours des résultats immédiats, et un certain temps est nécessaire pour que l’agriculteur maîtrise ses nouveaux itinéraires techniques. L’exemple de l’agriculture biologique montre toutefois que le résultat économique est nettement meilleur après conversion. Cela nécessite un moyen de valoriser la production, par exemple grâce à des filières construites avec les collectivités.

Propriété et structuration du foncier

Le fermage est le mode de faire-valoir le plus répandu, peu d’agriculteurs sont donc propriétaires de leurs terres et peu la considèrent comme un patrimoine à transmettre. De plus, le morcellement du foncier fait que certaines parcelles sont relativement éloignées du lieu de vie de la personne qui les cultive, parfois dans des communes différentes. Il y a par conséquent peu d’incitation à mettre en oeuvre sur ses terres des aménagements perçus comme contraignants : mise en place d’éléments semi-naturels, changements de pratiques.

Normes sociales

Comme tout groupe social, le monde agricole est caractérisé par certaines normes, façonnées par le modèle agro-industriel depuis deux générations. Ce cadre social de référence a tendance à freiner ou à dévaloriser les initiatives qui s’en éloignent. La réussite de ces initiatives a cependant le pouvoir de faire évoluer les normes petit à petit et de favoriser, par mimétisme, les changements de comportements.

Indicateurs


- Part de la surface agricole labellisée agriculture biologique ou en conversion
- Indicateur de Haute Valeur Naturelle
- Linéaire de haies et sa caractérisation (simple ou double, entretien…)

Pour aller plus loin






Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques, Association des Maires de France (2014) Agriculture Biologique et Développement Local – Un guide pour les élus et agents des collectivités territoriales. De nombreuses raisons, exemples, et pistes d’actions pour les collectivités pour développer l’agriculture biologique sur leur territoire.
Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (2018) La grille d’analyse des territoires. Outil conçu par l'Agence Eau Bio & Territoires pour les collectivités locales souhaitant développer l'agriculture biologique.
Plan de gestion durable des haies sur une exploitation élaboré par l’Afac-Agroforesteries.L’Association Française Arbres Champêtres et Agroforesterie fédère diverses structures – collectivités territoriales, équipes de recherche, opérateurs de terrain, etc. – et propose une variété d’outils et de savoirs pratiques pour la plantation et la gestion de systèmes agroforestiers durables.
Conseil Général de l’Isère (2004) Planter des haies champêtres en Isère. Un guide pratique pour la plantation de haies

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